mercredi 11 avril 2007

Au galop des Hussards

Ce mois de mars fut meurtrier : le jour du printemps, la grêle rageuse et la lourde pluie ont fait du jardin un cloaque.
Pourtant, quelques jours auparavant nous avions dégusté un frais vin blanc de Vézelay en apéritif au soleil sur le banc de bois et nous avions cueilli de la mâche sauvage. Charnue, veloutée et légèrement amère, elle n’a rien à voir avec les petits bouquets asthéniques proposés dans les sachets transparents des magasins. Assaisonnez-la d’une cuillerée de vinaigre de noix salée et de deux cuillérées d’huile d’olive poivrées et, dégustez…
Le plaisir de goûter des bonnes choses me fait penser à une récente lecture. Comme tout le monde je connaissais les guides gastronomiques Gault et Millau. En revanche, j’ignorais que Christian Millau avait commencé, dans les années cinquante, par une carrière de journaliste littéraire, au « Monde » et à « Opéra » entre autres, comme en témoigne son livre « Au galop des Hussards » . On y trouve des interviews, des rencontres, des anecdotes et de courtes biographies d’auteurs plus ou moins justement célèbres de l’époque : voici donc Nimier, bien sûr, dont Millau est un admirateur inconditionnel, mais aussi Félicien Marceau, Jacques Chardonne, Paul Morand…Et si à mes yeux, les portraits de Léautaud, Jouhandeau ou Céline ne sont pas engageants, j’ai découvert avec beaucoup de plaisir la personnalité multiple et généreuse de Cendrars, je me suis bien amusée de la pochade pétillante sur Louise de Vilmorin mais j’ai trouvé bien sévère le jugement sur Sagan Quelques photos d’époque auraient pu agrémenter l ‘ensemble et, si le style de Millau m’a paru parfois un peu alambiqué, ce fut un moment de lecture plaisant et souvent enrichissant.

« Au galop des Hussards » Dans le tourbillon des années cinquante - Editions Fallois

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